Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a tiré la sonnette d’alarme, mercredi, sur la situation alimentaire en République centrafricaine (RCA) où la moitié de la population, soit près de 2,5 millions de personnes, souffrirait de la faim.
D’après une récente évaluation de la sécurité alimentaire en situation d’urgence en RCA, menée par le PAM et ses partenaires, «une personne sur six souffre d’insécurité alimentaire sévère ou extrême et ne sait pas d’où viendra son prochain repas, tandis que plus de 35% de la population souffre d’insécurité alimentaire modérée.»
L’agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde explique que cette situation est consécutive au conflit dans lequel est plongé le pays et à l’insécurité qu’il a provoquée.
«Trois années de crise ont conduit les familles à épuiser graduellement toutes leurs ressources, alors que l’insécurité et les déplacements perdurent», a déploré Guy Adoua, Directeur adjoint du Bureau pays du PAM en RCA, en précisant que «les familles ont été forcées si souvent de vendre ce qu’ils possèdent, retirer leurs enfants de l’école, même recourir à la mendicité».
La récolte de 2014-2015 n’a pas donné de bons résultats dans la mesure plusieurs agriculteurs n’ont pas été capables de cultiver leurs champs en raison de l’insécurité. Certains champs ont carrément été abandonnés, leurs responsables ayant fui leurs maisons pour chercher refuge ailleurs.
Selon Guy Adoua, «le PAM est extrêmement préoccupé par ces niveaux alarmants de faim. Non seulement les gens n’ont pas suffisamment de nourriture pour manger, mais ils sont aussi obligés de consommer de la nourriture à bas prix et à faible teneur en éléments nutritifs, ce qui n’est pas suffisant pour couvrir leurs besoins nutritionnels.»
L’organisme humanitaire de l’ONU recommande ainsi de poursuivre l’assistance alimentaire d’urgence pour les familles déplacées et retournées et l’assistance alimentaire et technique pour rétablir les moyens productifs des agriculteurs.
«Nous devons continuer d’aider les personnes les plus vulnérables à survivre, mais devons aussi nous concentrer sur l’ensemble de la population pour que la population en RCA puisse reprendre ses forces et rétablir sa résilience», a conclu le Directeur adjoint du PAM en Centrafrique.