La justice burkinabè aurait précisé les chefs d’accusation pour lesquels elle tient à entendre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités de Ouagadougou.
Guillaume Soro à qui l’on reproche d’avoir soutenu la tentative de putsch de septembre dernier, au Burkina Faso, devrait s’expliquer notamment sur la découverte de 300 gilets pare-balles et de grenades, lors d’une perquisition à son domicile basé à Ouagadougou, capitale burkinabè.
D’autre part, les juges chargés de l’enquête concernant ce coup d’Etat manqué, souhaitent avoir des explications sur le déplacement, deux jours après la tentative de putsch, d’un hélicoptère de l’armée de l’air burkinabè vers la frontière ivoirienne où des bagages, dont des caisses de grenades lacrymogènes, venant de la Côte d’ivoire, auraient été récupérés.
La justice burkinabè enfonce le clou dans ce dossier qui divise les deux pays voisins, alors que la semaine passée le président ivoirien, Alassane Ouattara, manifestait son étonnement vis-à-vis du mandat contre Soro qui avait été émis «au mépris des règles et des us et coutumes en la matière», et plaidait pour une résolution de la question «par la voie diplomatique».
Lundi 25 janvier dernier, Guillaume Soro, revenant sur cette question au cours d’une rencontre avec des députés de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, a choisi de s’appuyer sur «la sagesse du Président de la République», qui a préconisé de «régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d’éviter tout différend entre nos deux Etats.»
A cette même occasion, Soro qui s’est dit «serein», a exhorté, les élus du peuple de l’Ouest de travailler de telle sorte que les populations allogènes burkinabè, qui occupent illégalement les forêts dans leur région, ne subissent pas des représailles de la part des autochtones. «La diaspora burkinabé, a-t-il affirmé, n’est nullement responsable des errements des responsables politiques Burkinabè».