Deux ressortissants sud-africains ont été condamnés lundi, à dix et dix-sept ans de prison ferme, pour le meurtre d’un immigré mozambicain intervenu en avril 2015.
La victime, Emmanuel Sithole, un vendeur de rue, avait été poignardée dans le township d’Alexandra à Johannesburg. L’attaque avait été déclenchée suite à un vol de paquet de cigarette par un des agresseurs. Des milliers de personnes avaient manifesté dans plusieurs villes du pays pour dénoncer les attaques xénophobes dont sont victimes les étrangers, tandis que les photos de l’agression avait fait le tour du monde, provoquant de vives réactions ci et là.
Les deux agresseurs ont été condamnés à 17 ans, pour celui qui l’avait poignardé, et 10 ans, pour celui qui l’avait frappé avec une clé anglaise. Un troisième agresseur, âgé de 17 ans au moment des faits, a été condamné à 5 ans de prison avec sursis.
Les trois Sud-Africains jugés avaient participé, quelques jours avant, à des émeutes xénophobes à Johannesburg et à Durban, qui s’étaient soldées par la mort d’au moins 5 morts.
Les migrants africains en Afrique du Sud, surtout ceux en activité, sont régulièrement victimes d’attaques xénophobes. Ils sont souvent accusés de s’accaparer le travail des autochtones. Entre 2008 et début 2015, plus de 350 étrangers en majorité des Somaliens, Ethiopiens, Mozambicains et Zimbabwéens, auraient succombés suite à des violences,.
Les autorités judiciaires sud-africaines viennent donc d’envoyer un signal fort à d’autres éventuels agresseurs. Souvent accusée de laisser impunis de nombreux meurtres de migrants africains, la justice sud-africaine veut vraisemblablement corrigée son image de marque à la grande satisfaction de certains responsables de la diaspora africaine.