Le Parlement du Soudan du Sud vient d’approuver un projet de loi dans lequel les prérogatives des organisations non gouvernementales (ONG) ont été restreintes.
Les articles concernés par ce projet portent, entre autres, sur le pourcentage de travailleurs humanitaires étrangers engagés dans les ONG et sur les postes occupés dans leur milieu de travail.
Le projet de loi «limite à 20 % le nombre d’étrangers qui pourront être employés par des ONG au Soudan du Sud», et le reste, soit 80%, devra être réservé aux nationaux.
Plus que cela, l’article 18 du projet de loi oblige les organisations non gouvernementales d’attribuer des fonctions de directeurs et de cadres aux ressortissants sud-soudanais.
Ces restrictions s’ajoutent aux conditions déjà difficiles dans lesquelles les ONG internationales exercent au Soudan du Sud, surtout celles représentant des antennes des organisations humanitaires internationales et présentes dans le pays depuis l’éclatement du conflit entre le président Salva Kiir et le chef de rebelles, Riek Machar. Les hostilités à l’égard du personnel humanitaire sont monnaie courante dans ce jeune pays où une quarantaine de travailleurs humanitaires ont déjà été assassinés.
Salva Kiir et Riek Machar sont accusés par la communauté internationale d’être responsables de la majorité des violences commises pendant la guerre civile qui dure déjà deux ans, ainsi que de la grave situation d’insécurité qui pousse la population à l’exil. Tous les accords de paix qui ont été signés par les deux parties, n’ont jamais été respectés.
Les experts de l’ONU ont recommandé, fin janvier, au Conseil de sécurité, des «sanctions ciblées» contre les deux ennemis, notamment le gel de leurs avoirs et l’interdiction de voyager à l’étranger. Ils ont aussi demandé que soit imposé au Soudan du Sud un embargo sur la livraison, la vente ou le transfert d’armes, de munitions, de véhicules militaires et de pièces détachées.