Le parlement algérien a entériné dimanche une réforme de la constitution qui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses aux maux du pays, au moment où l’Algérie traverse une sérieuse crise économique due à la chute des prix du pétrole.
Cette modification de la constitution algérienne, la troisième sous le président Abdelaziz Boutelfika, est l’aboutissement de près de quatre ans d’hésitations, estiment les médias algériens. Elle apporte des changements savamment préparés par le pouvoir algérien pour désamorcer les contestations des berbérophones, notamment la consécration de la langue amazighe ou encore la légère ouverture économique avec le soutien aux entreprises privées.
Toutefois, l’adoption de cette nouvelle constitution a également été critiquée par l’opposition. Celle-ci a soulevé un débat national sur les raisons derrière la révision du nombre de mandats présidentiels, désormais limités à deux. La dernière modification constitutionnelle, intervenue en 2008 avait, à contrario, expressément abandonné cette clause afin que le président Abdelaziz Bouteflika puisse briguer de nouveaux mandats.
L’autre point de discorde qui a enflammé les relations entre l’opposition et le pouvoir algérien au sujet de cette révision constitutionnelle, est sans doute l’unanimisme politique qui a abouti à l’adoption de la réforme. Pour les observateurs, cette énième modification s’est faite sans aucune consultation politique avec les partis d’opposition, en attestent d’ailleurs les quelque 499 voix sur 518 au parlement qui ont voté pour. Alors que seulement 2 voix s’y sont opposées.
Les observateurs estiment que cette situation anecdotique soulève des interrogations sur le sérieux de la fonction représentative et des acteurs politiques en Algérie. Le pays, malgré ses nombreuses ressources financières, reste fortement dépendant de la rente pétro-gazière. Une situation qui, selon les observateurs, est essentiellement due à un problème de gouvernance et de mauvaise gestion par les dirigeants algériens.