Le chef d’Etat tchadien Idriss Déby a été officiellement investi mardi par son parti pour briguer un cinquième mandat à la tête du pays, une situation qui a fait réagir l’opposition dont le critiques pointent du doigt la monopolisation du système politique par le président depuis son accession à la magistrature suprême il y a 25 ans.
A l’issue du septième congrès extraordinaire du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), le président Idriss Déby a été investi pour représenter son parti durant la prochaine élection présidentielle qui se tiendra le 10 avril prochain. Arrivé au pouvoir après un coup d’Etat en 1990 qui a renversé l’ancien président tchadien Hissène Habré, Idriss Déby a déjà été élu président de la République à quatre reprises et, à chaque fois, à une écrasante majorité.
Pour les observateurs, ce scénario, tant de fois réitéré, pourrait vraisemblablement se reproduire durant l’élection d’avril prochain. Une situation que craint particulièrement l’opposition tchadienne qui manque de moyens face au parti au pouvoir d’Idriss Déby.
Malgré le large soutien populaire dont bénéficient certains partis politiques d’opposition, ces derniers n’arrivent pas à faire entendre leurs voix à l’international du fait de la position privilégiée dont bénéficie le dirigeant tchadien.
L’expérience d’Idriss Déby est en effet particulièrement recherchée au plan régional notamment sur des sujets relatifs à la sécurité et à la lutte antiterroriste. L’Union Africaine vient d’ailleurs de le nommer comme nouveau président en exercice de l’institution, preuve de son aura à l’international.
Idriss Déby a, par ailleurs, laissé entendre qu’il pourrait probablement modifier dans un proche avenir la constitution nationale afin de limiter le nombre de mandats présidentiels de ses prochains successeurs. Un changement constitutionnel qui pourrait être rapproché à celui effectué par le président algérien Abdelaziz Bouteflika il y a quelques jours.