Les Etats-Unis ont accusé mercredi, les autorités rwandaises à vouloir déstabiliser le régime au pouvoir au Burundi.
La secrétaire d’Etat adjointe des USA pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield, qui a tenu ce discours devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, a expliqué que le Rwanda recrute des réfugiés burundais «pour les enrôler dans une rébellion contre le régime du président burundais, Pierre Nkurunziza».
C’est là une déclaration à la grande satisfaction des autorités burundaises qui, depuis plusieurs semaines, accusent Kigali, qui héberge un grand nombre d’opposants burundais, à soutenir les rebelles burundais. A chaque fois, les autorités rwandaises ont opposé un démenti catégorique.
Quelques rapports ou simples déclarations des observateurs, dont des experts de l’ONU, ont révélé, ces derniers temps, des manigances auxquelles se livre le Rwanda, en relation avec le Burundi. Au début de ce mois, des experts onusiens ont fait état, dans un rapport confidentiel au Conseil de sécurité, des témoignages d’un groupe de 18 réfugiés burundais qui affirmaient avoir été recrutés et formés par des instructeurs militaires au Rwanda dans le but de renverser le président Nkurunziza.
La formation de ces combattants, dont six enfants, a consisté à leur apprendre les tactiques militaires, l’utilisation de fusils d’assaut et des mitrailleuses, des grenades, des mines antipersonnel et anti-char, ainsi que des mortiers et des grenades propulsées par fusée.
Un autre rapport, publié mi décembre 2015 par l’ONG américaine Refugees International, dénonçait, après avoir enquêté dans le camp de réfugiés de Mahama (sud-est du Rwanda), l’enrôlement plus ou moins forcé de réfugiés burundais par des groupes armés.
D’ailleurs, pour appuyer son discours devant la commission des Affaires étrangères, Thomas-Greenfield a dit se baser sur les résultats de certaines investigations. «Nous avons vu un certain nombre de rapports de nos collègues sur le terrain qui laissent penser que le gouvernement rwandais est impliqué dans des activités déstabilisatrices au Burundi», a-t-elle déclaré.
La crise au Burundi, déclenchée depuis avril 2015, a été provoquée par le troisième mandat de Pierre Nkurunziza au pouvoir, jugé anticonstitutionnel par l’opposition et la communauté internationale.