Le président nigérian, Muhammadu Buhari, discute depuis ce mardi, à Ryad, avec le roi Salmane d’Arabie Saoudite sur les moyens pouvant favoriser la stabilisation des prix du pétrole.
Si travailler à la stabilisation du marché pétrolier fait l’unanimité, non seulement pour le Nigeria et l’Arabie Saoudite, mais aussi pour l’ensemble des pays producteurs du brut, les violons ont plutôt du mal à s’accorder au niveau des moyens pour y parvenir.
L’Arabie Saoudite milite pour le gel de la production à son niveau de janvier 2016, conformément à un accord conclu la semaine dernière à Doha, avec trois autres grands producteurs, la Russie, le Venezuela et le Qatar. Selon des spécialistes, Buhari pourrait soutenir cet accord et s’y rallier.
Mais, il est aussi vrai, toujours selon des experts, que le Nigeria souhaite continuer à accroître sa production dans le souci, surtout, de répondre aux besoins du marché intérieur.
En tout cas, Buhari est sommé d’entreprendre des actions susceptibles de conforter son pays. Malgré les fermes mesures qu’il a prises en matière de lutte contre la corruption, le président Buhari a été sévèrement critiqué dans son pays, ces derniers jours, pour son immobilisme face à la grave crise économique et monétaire que traverse le Nigeria.
Avec la chute depuis 2014 des cours mondiaux du pétrole, principale source de revenus du Nigeria, le premier producteur de brut en Afrique a vu se dégringoler à la fois sa croissance et sa monnaie locale (le naira), favorisant la fuite des investisseurs.
Le taux d’inflation annuel dans le pays a atteint 9,6% en janvier, au-dessus de l’objectif fixé par la Banque centrale. A cause du manque de revenus, le Nigeria compte financer une grande partie de son budget 2016, qui d’ailleurs n’est pas encore adopté, en recourant aux emprunts.
Après Ryad, le président nigérian devrait poursuivre sa tournée d’une semaine dans d’autres capitales du Golfe, où il compte défendre les intérêts de son pays.