La crise économique et monétaire qui frappe actuellement de plein fouet l’Afrique du Sud a forcé le gouvernement à prendre davantage de mesures d’austérité, devenues indispensables selon les spécialistes, mais impopulaires car elles réduisent le montant des investissements publics et augmentent les impositions fiscales.
Le nouveau ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan se montre déterminé à recourir aux grands moyens. Alors qu’il vient tout juste d’être nommé à ce poste, M. Gordhan s’est empressé d’annoncer des mesures d’austérité drastiques pour redresser les finances du pays. « Il ne fait aucun doute que nous sommes en crise », a admis Pravin Gordhan lors d’une conférence de presse, tenue mercredi au Cap avant la présentation de son budget devant le parlement.
Dans le budget alloué à l’année en cours, le ministre des finances s’est fixé comme objectifs de réduire drastiquement les dépenses publiques, mais également d’augmenter les impôts prélevés au niveau des entreprises et des ménages.
Ces mesures d’urgences ont ainsi été prises pour éviter une dégradation de la note de la dette du pays. Les agences de notation internationales ont en effet dans le viseur l’économie sud-africaine depuis plusieurs mois. La dévalorisation de la monnaie nationale, le rand, a précipité avec elle un grand nombre de secteurs clés de l’économie du pays.
L’Afrique du Sud, qui est actuellement la deuxième plus importante puissance économique du continent africain, pâtit par ailleurs de la crise que traverse le secteur minier au niveau international.
S’ajoute à cette mauvaise conjoncture économique une crise politique d‘autant plus grave qu’elle a fait descendre plusieurs milliers de personnes dans les rues des grandes villes du pays pour protester contre les décisions impopulaires des responsables, avec à leur tête le président Jacob Zuma.