Après 21 ans au pouvoir, le président gambien, Yahya Jammeh, se dit prêt à «continuer de travailler au service du peuple gambien» et compte briguer un 5ème mandat à la tête de la Gambie.
Yahya Jammeh a été investi, vendredi dernier, lors d’un congrès, pour porter les couleurs de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC), à la présidentielle du 1er décembre 2016.
Au cours de ce congrès de l’APRC qui a eu lieu à Kanilai, la localité natale de Jammeh, dans l’ouest du pays, le chef de l’Etat a lancé à ses partisans que «nous continuons d’être au service du peuple de Gambie et gardons notre détermination à mieux le servir et lui donner les standards de vie parmi les plus élevés dans le monde».
Celui qui est candidat à sa propre succession pour une quatrième fois a déclaré son opposition à toute limitation de mandat et a proféré des menaces contre tout «chef d’Etat occidental ou autre dirigeant d’Etat qui viendrait parler de limitation de mandat en Gambie.»
Jammeh continue à défier la communauté internationale et les ONG qui l’accusent respectivement de mener un régime de dictature et de violer les droits de l’homme.
Du côté de l’opposition, pour l’heure une seule formation politique, l’Organisation démocratique du peuple pour l’indépendance et le socialisme (PDOIS), a désigné son candidat officiel en la personne de Halifa Sallah, un sociologue.
L’opposition qui affrontera Jammeh en ordre dispersé pourrait être butée aux nouvelles restrictions introduites dans le code électoral par le chef de l’Etat après la tentative de coup d’Etat de décembre 2014. Les futurs opposants devront payer une taxe de 12.500 dollars US pour faire enregistrer une candidature et renouveler la reconnaissance légale de leurs partis politiques au coût de 12.500 dollars US.
Aussi, lors du congrès de son parti, Yahya Jammeh a déclaré à l’attention de ses ennemis qu’ils pouvaient boycotter les élections, mais n’avaient pas le droit de déstabiliser le pays.
Le scrutin du 1er décembre 2016 sera suivi par les élections législatives prévues le 6 avril prochain.