Des documents secrets des services de renseignements des Etats-Unis dévoilés ce mardi par l’agence de presse Reuters, révèlent qu’un accord de non-agression aurait été conclu en 2010, entre les autorités de la Mauritanie et l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
Lesdits documents auraient été retrouvés par les forces spéciales américaines dans une cache, lors de la traque de l’ancien chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, au Pakistan.
Le pacte de non-agression datant de 2010, engageait, pour une durée d’une année, AQMI à ne pas commettre d’attentats sur le sol mauritanien en contrepartie de la cessation des offensives des forces mauritaniennes contre les positions de la secte islamiste dans le Sahel.
En plus, Nouakchott devait libérer des prisonniers membres d’AQMI détenus en Mauritanie et verser à l’organisation terroriste une somme allant de 10 à 20 millions d’Euros par an, pour éviter l’enlèvement de touristes.
Le gouvernement mauritanien a catégoriquement rejeté ces allégations. Cité par l’agence Reuters, un conseiller du président mauritanien, El Houssein Ould Nagi, a déclaré que son pays ne négocie pas avec des terroristes en matière de rançons. «Nous avons toujours été contre le paiement des rançons et le financement indirect du terrorisme. Par conséquent, il n’y a jamais eu un accord secret entre nous et ces gens», a-t-il précisé.
Les mêmes documents découverts par les forces spéciales américaines signalent qu’une possible trêve entre AQMI et la Mauritanie aurait été également conclue entre les deux parties, précisant qu’au cours de cette trêve, Al-Qaïda au Maghreb Islamique allait «se concentrer sur l’Algérie».
La Mauritanie devrait accueillir ce jeudi le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, qui visite Nouakchott dans le cadre d’une tournée régionale.
Outre le dossier du Sahara Occidental, les questions du terrorisme et de la sécurité figureraient parmi les points à aborder par les autorités mauritaniennes avec leur hôte onusien.