L’opposition nigérienne regroupée au sein de la Coalition pour l’alternance politique au Niger (COPA-2016) a annoncé mardi à Niamey, son retrait du second tour de la présidentielle, prévue le 20 mars prochain.
La COPA mobilisée derrière le candidat Hama Amadou, détenu actuellement en prison pour un présumé trafic de bébés, soulève plusieurs manquements dans le processus électoral, qui ont motivé sa décision.
Déjà lors du premier tour du 21 février, la Cour constitutionnelle n’a pas officiellement proclamé les résultats, selon la coalition de l’opposition, en plus des fraudes et intimidations qui ont émaillé le scrutin.
L’opposition proteste que la période de la campagne électorale pour le second tour ait été réduite de 15 à 10 jours, en violation de la Constitution. Son porte-parole, Seyni Oumarou, a critiqué le président Issoufou d’avoir convoqué, par décret et de façon unilatérale, le corps électoral pour le 20 mars et l’ouverture de la campagne du second tour de l’élection présidentielle le 8 mars.
Un autre fait dénoncé est le traitement inéquitable réservé aux deux candidats, issoufou et Amadou, devant s’affronter au second tour de la présidentielle. Hama Amadou est emprisonné depuis le 14 novembre dans une affaire de trafic d’enfants et ne peut battre campagne au même titre que son adversaire. La Cour de cassation de Niamey devrait se prononcer sur la tenue ou non du procès de l’opposant Amadou le 23 mars, soit trois jours après le scrutin.
Enfin, les leaders de la COPA ont demandé à leurs élus de «de cesser toutes activités» au Parlement et à leurs représentants «de se retirer de la CENI» (Commission électorale nationale indépendante).
La COPA qui maintien tout de même la candidature d’Amadou dans l’attente d’une meilleure visibilité de la situation dans les prochains jours, tient «le président Issoufou et la Cour constitutionnelle pour seuls responsables de la dégradation de la situation sociopolitique» dans le pays.
Du côté du pouvoir, l’on a assuré qu’un second tour du scrutin aura bel et bien lieu malgré le retrait de l’opposition. Les autorités se disent sereines et considèrent le retrait de la COPA comme une manière pour l’opposition de ne pas assumer la défaite prévisible de son candidat.