Des syndicats de la Compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC) ont entamé ce mercredi, une grève sur tout le territoire national pour exprimer leur désaccord au sujet du plan de restructuration de la société décidée par les autorités fédérales.
Ce plan annoncé le 4 mars dernier par le secrétaire d’Etat au pétrole, Emmanuel Ibe Kachukwu, consiste à scinder la société pétrolière en une trentaine de compagnies indépendantes, dans l’objectif de redynamiser la rentabilité des deniers pétroliers. Derrière cette restructuration, l’on avance aussi le besoin d’assainir la gestion de la NNPC longtemps accusée de corruption.
Pas question pour les syndicats qui mettent en avant les possibles retombées négatives de cette réforme sur les emplois. Le mot d’ordre concernant l’arrêt du travail, lancé par la Pengassan et l’Union nationale des travailleurs du gaz et pétrole (Nupeng), devrait rester en vigueur jusqu’à ce que les autorités de tutelle s’engagent avec des promesses à même de protéger les emplois.
D’aucuns craignent pour l’approvisionnement en carburant dont les stocks sont déjà bas. Depuis deux semaines, en effet, la population a du mal à s’approvisionner dans les stations service où les files d’attente ne font que s’allonger.
Premier producteur d’or noir sur le continent africain, le Nigéria tire du pétrole environ 70% des revenus de l’Etat et 90% des réserves de devises étrangères du pays. Pourtant son industrie pétrolière est en crise depuis pratiquement cinq ans, aggravée par la baisse des prix du baril.
Les autorités s’attèlent à faire le ménage dans le secteur et à initier plusieurs réformes, depuis l’arrivée au pouvoir du président Muhammadu Buhari, afin de mieux tirer profit de la manne pétrolière et de remettre sur pied l’économie du pays.