Le procureur général du Burundi, Valentin Bagorikunda, a annoncé jeudi qu’il n’existe nulle part dans le pays de fosses communes évoquées par la communauté internationale, à l’exception de celle présentée il y a une dizaine de jours par les autorités burundaises.
D’après les conclusions d’une enquête diligentée par les autorités burundaises, «aucune fosse commune n’a été découverte dans aucun des endroits cités dans les rapports de certaines ONG», a déclaré le procureur au cours d’une conférence de presse.
Cette enquête a porté sur les attaques des camps militaires qui s’étaient déroulées le 11 décembre dernier et suite auxquelles l’ONU et Amnesty international avaient fait état des exécutions extrajudiciaires et de l’existence de fosses communes.
La seule fosse commune signalée est celle qui avait été découverte le 29 février dans un quartier contestataire du nord-ouest de Bujumbura et dans laquelle «les insurgés enterraient ceux qu’ils tuaient au cours de l’insurrection», a précisé le procureur qui a regretté que l’existence de cette fosse commune ne soit pas mentionnée dans les rapports des ONG.
Pourtant, c’est en s’appuyant sur des photos satellites, qu’Amnesty International avait évoqué ces tombes communes qui, selon l’ONG, contiendraient les corps des victimes de la répression, dans les quartiers contestataires de Bujumbura, au lendemain des attaques du 11 décembre.
Là encore, le procureur a nié les exécutions extraordinaires qui auraient eu lieu après les assauts dans les camps militaires. D’après le bilan officiel, 79 rebelles, 4 militaires et 4 policiers avaient trouvé la mort lors de ces affrontements, mais aucun civil n’est à déplorer.
La sortie médiatique de Bagorikunda intervient deux jours après le passage des experts mandatés par le Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU dans le pays. Leur mission, mener des investigations sur les violations des droits de l’homme enregistrées au cours de la crise politique qui aurait déjà, occasionné la mort de plus de 400 personnes et l’exil de plus de 240.000 personnes.