La décision d’augmenter de 5% le salaire du président sud-africain, Jacob Zuma, approuvée incessamment par l’Assemblée nationale, fait déjà polémique au sein de la classe politique et de la société civile.
Les opposants à la revalorisation de la rémunération du chef de l’Etat brandissent les difficultés économiques que connait leur pays. Le parti l’Alliance démocratique a fait entendre son indignation au Parlement et a accusé le parti du président, le Congrès national africain (ANC), qui, en approuvant une telle mesure, n’a pas tenu compte de la situation difficile du peuple sud-africain.
Avec cette augmentation du salaire, le président Jacob Zuma devrait toucher près de 1.070.000 euros par an, soit une hausse d’un peu plus de 140 000 euros par mois, et ce pour les années 2015-2016. Ces mesures émanent des recommandations faites par la Commission pour la rémunération dans la fonction publique, en novembre dernier.
Au total, 172 députés ont voté pour cette motion concernant la revalorisation salariale annuelle de Zuma et 82 contre. En juin 2015, le Parlement, contrôlé par l’ANC, l’avait déjà avalisé, provoquant la colère d’une partie de la société civile. L’opposition qui estime que le peuple contribue déjà assez à la vie privée de son président avait jugé cette mesure d’insensée.
Le chef de l’Etat avait alors fait savoir, dans un communiqué, qu’il était sensible à la situation socio-économique de son pays et n’allait jamais accepter une augmentation de salaire qui soit supérieure à l’inflation.
Ce dossier provoque à nouveau l’indignation du peuple sud-africain qui vient à peine de taire ses coups de gueule en relation avec l’affaire de la résidence de Nkandla, appartenant à Zuma, et dont les aménagements luxueux avaient valu 18 millions d’euros d’argent public.
Tous ces accrochages risquent de jouer en défaveur de l’ANC lors des élections municipales de mai prochain.