Le gouvernement égyptien a destitué de son poste, ce lundi, le ministre de la Justice, Ahmed al-Zind, suite à une remarque sur «un prophète» jugée offensante.
Ahmed al-Zind qui était interrogé, lors d’une interview sur une chaîne de télévision privée, Sada Aal-Balad, le 11 mars dernier, sur sa disposition à faire emprisonner des journalistes qui l’auraient diffamé, avait répondu que «même s’il s’agissait d’un prophète», avant d’ajouter : «je demande pardon à Dieu», réalisant probablement la teneur de ses propos.
Ses mots ont défrayé la chronique, au point où il a été obligé de se justifier dimanche 13 mars dans une interview téléphonique avec une autre chaîne. «Ma langue a fourché. Je m’exprimais dans un sens général, hypothétique, mais les Frères musulmans ont sauté sur l’occasion», a regretté le garde des Sceaux égyptien.
Pour lui, le message principal qu’il voulait faire passer était que tout malfaiteur devait être punis quel que soit son statut.
Mais pour beaucoup d’Egyptiens qui s’exprimaient surtout à travers les réseaux sociaux, le blasphème du ministre dont les propos reprochés faisaient directement allusion au prophète Mahomet, ne peut rester impuni. Les autorités ont décidé, à leur niveau, de le limoger, eu égard à la profonde émotion populaire causée par ses déclarations.
Les organisations internationales de défense des droits de l’Homme considèrent Ahmed al-Zind comme l’un des plus ardents promoteurs de la sanglante répression qui s’était abattue sur les Frères musulmans en Egypte il y a 3 ans suite à la destitution du président islamiste élu, Mohamed Morsi.
Il avait en effet déclaré que 10.000 personnes devraient être tuées en représailles pour la mort d’un policier ou d’un soldat, faisant allusion aux membres du groupe des Frères musulmans. Le peuple égyptien avait alors dénoncé cette déclaration susceptible qui ne ferait qu’attiser les violences.