L’opposant nigérien Hama Amadou est hospitalisé pour une deuxième fois en quelques jours au dispensaire de Filingué, la localité au nord de Niamey où est située la prison dans laquelle il est détenu.
Admis lundi 14 mars à l’hôpital, le candidat de l’opposition, pour le second tour de la présidentielle, pourrait être évacué dans un centre spécialisé à l’étranger. En l’absence d’une structure hospitalière, dans le pays, à même de lui prodiguer des soins appropriés, «le président de la République a instruit pour faire venir un avion médicalisé qui va le transporter vers le lieu de ses soins», a informé lundi le ministre de la Justice, Marou Amadou.
Selon le médecin personnel d’Amadou, le Dr Harouna Yacouba, l’état de santé de son client s’est aggravé et il a besoin «d’une évacuation» pour «une prise en charge correcte». Yacouba a été arrêté mardi pour être entendu par la police judiciaire. Selon le ministre de la Justice, il serait poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles.
En principe, l’évacuation de l’opposant Amadou a été déjà autorisée et délivrée par les ministères de l’Intérieur et de la Justice, c’est sa concrétisation qui traîne encore le pas. Une première tentative où il était question qu’il soit d’abord transporté vers l’hôpital national de Niamey a échoué. Mais les autorités assurent qu’elles ont jugé utile de dépêcher en premier lieu une équipe de médecins spécialistes «pour le stabiliser», compte tenu de son état de santé actuel.
«Personne ne s’oppose à son évacuation. Une fois qu’il sera mis dans des conditions de voyager, il sera évacué» sur Niamey, a déclaré le secrétaire général du ministère nigérien de la Santé, le Dr Idrissa Maïga Mahamadou.
L’opposant Hama Amadou est emprisonné depuis quatre mois pour une affaire de trafic d’enfants. Il affrontera le 20 mars prochain le président sortant Mahamadou Issoufou pour le second tour de la présidentielle. Ses partisans militent pour sa libération provisoire afin de mener sa campagne au même titre que son adversaire.
La justice avait retenu la date du 28 mars pour se prononcer sur sa demande de libération conditionnelle.