Le Niger a été victime d’un double attentat jeudi, causant la mort de quatre militaires, alors que le pays s’apprête à élire son président le dimanche 20 mars prochain.
Une première attaque attribuée à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a eu lieu à Dolbel, dans la préfecture de Téra (sud-ouest du pays, vers la frontière avec le Burkina Faso), et s’est soldée par la mort de trois gendarmes tués par balles. D’après les autorités, les assaillants ont mené leur assaut en moto et à bord d’un 4×4 avant de prendre la fuite en emportant sur eux les armes des gendarmes et leurs blessés.
Un autre attentat suicide attribué à Boko Haram a été perpétré à Bosso, dans la région de Diffa (sud-est du pays), faisant un mort parmi les militaires. Les autorités locales ont indiqué que cinq kamikazes, dont deux jeunes hommes et trois adolescentes, sont entrés dans la ville à partir du Nigeria, mais ils ont été tous abattus. Elles ont, cependant, déploré la mort d’un commandant qui a succombé à ses blessures, après avoir reçu des éclats de bombe.
Ces attentats ne font que relever la tension déjà présente dans le pays qui se prépare à élire son président au second tour du scrutin présidentiel qui aura lieu le 20 mars. L’opposition, dont le candidat à la présidentielle, Hama Amadou, a été évacué à Paris pour raison de santé, a prévenu jeudi qu’elle «ne reconnaîtrait pas les résultats» de la présidentielle du dimanche. Elle a invité, par la même occasion, ses militants, sympathisants ainsi que tous les citoyens épris de paix de justice à ne pas prendre part au scrutin.
La Copa (coalition de l’opposition) dénonce «l’instrumentalisation et l’inféodation de la Commission électorale en charge des élections et de la Cour constitutionnelle par le pouvoir exécutif». Elle milite désormais pour une «transition politique afin de permettre d’organiser de nouvelles élections démocratiques, libres, légitimes et transparentes et honnêtes.»