Le Tribunal de Commerce de Casablanca a décidé, lundi 21 mars, la liquidation judiciaire de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir), l’unique raffineur dans le Royaume du Maroc.
Une décision qui ne doit pas réjouir l’actionnaire de référence de la raffinerie, le groupe Corral, appartenant saoudien d’origine yéménite, Cheikh Hussein Al-Amoudi qui a tenté avec force de défendre son entreprise en grave difficultés financières.
Au début du mois, Corral a présenté en effet, à une audience, un plan de redressement qui prévoyait, parmi les mesures, l’injection de 6 milliards de dirhams (environ 536 millions d’euros) dans le capital de la compagnie, entre 2016 et 2019.
Toujours est-il que le Tribunal s’est basé sur la conclusion d’un rapport d’experts indépendants, selon laquelle la situation de l’entreprise était irrémédiablement compromise. Tout en s’appuyant sur l’article 619 du code de commerce du Maroc qui dispose que «la production de liquidation judiciaire est ouverte lorsque la situation de l’entreprise est irrémédiablement compromise».
L’expertise avait été ordonnée par le président de la juridiction commerciale, suite à l’introduction d’une procédure judiciaire par le groupe Corral, pour un règlement à l’amiable de ses dettes qui s’élèvent à plus de 20 milliards de dirhams, dont 13 milliards dus à l’administration des douanes.
Le Tribunal de commerce a tout de même autorisé la société à poursuivre son activité pendant une période de trois mois, au cours de laquelle Samir sera contrôlée par un syndic, Mohamed El Krimi, un expert-comptable de renommée dans le pays. La raffinerie a dix jours pour faire appel.
Les titres de la Samir ont été suspendus de la cotation à la Bourse de Casablanca, à la demande du Conseil déontologique des valeurs mobilières du Maroc.
Ses employés qui avaient organisé une marche la semaine dernière revendiquent la reprise de la production, la protection des intérêts et des droits des employés lésés.