Un lieutenant-colonel burundais, Darius Ikurature, a été assassiné par balles ce mardi, par un militaire, dans les locaux de l’état-major général de l’armée à Bujumbura.
Les motivations derrière cet assassinat ne sont pas encore élucidées. L’on sait tout simplement que Darius Ikurature, Commandant du bataillon de génie de Muzinda (camp militaire au nord de Bujumbura), est régulièrement accusé d’être impliqué dans la répression contre les opposants au troisième mandat du président, Pierre Nkurunziza.
Les autorités ignorent pour l’instant l’identité du tueur qui a pris la fuite juste après son acte, alors que l’enceinte de l’état-major général est reconnue comme un des lieux ultra sécurisés.
L’entourage du président déplore «la perte d’un frère», tandis que des personnalités de la société civile regrettent qu’Ikurature, disparaisse sans avoir été contraint de répondre de ses actes criminels devant la justice. Il était, entre autres, impliqué dans la répression violente qui a suivi les attaques des camps militaires en décembre dernier.
Ce haut gradé de l’armée burundaise est le deuxième proche du président Nkurunziza qui soit tué, après le général Adolphe Nshimirimana qui avait perdu la vie dans une attaque en plein centre de Bujumbura, en août dernier.
Selon des témoignages recueillis par la presse locale, les quartiers contestataires de Bujumbura craignent des représailles de la part des compagnons d’armes d’Ikurakure. Au-delà, c’est toute la population qui redoute la reprise des violences avec des assassinats ciblés, après des semaines d’accalmie relative.
Le chef d’état-major a publié un communiqué dans lequel il appelle les soldats au calme et à l’unité. A l’extérieur du pays, c’est le secrétaire général de l’ONU qui, par l’intermédiaire de son porte-parole, a réitéré «son appel aux Burundais afin qu’ils règlent leurs divergences pacifiquement et entament immédiatement un dialogue politique ouvert et transparent».