Le Syndicat national des enseignants du Liberia se dit opposé au projet de privatisation partielle des écoles publiques, alors que le gouvernement libérien envisage un partenariat public-privé dans le domaine de l’éducation, dans le but de relever certains défis auxquels l’enseignement public est confronté.
Parmi ces défis, le ministre de l’Information, Eugene Nagbe, évoque, entre autres, le manque de professeurs bien formés et de matériel. «Si nous voulons nous associer à des investisseurs privés, c’est en raison de l’ampleur du problème que nous avons dans les écoles libériennes, le manque de professeurs bien formés, le manque de matériel», a-t-il déclaré, qualifiant en même temps cette initiative d’«audacieuse».
Plus précisément, il serait question d’associer une entreprise privée au ministère de l’Education, qui serait à même d’assurer l’enseignement primaire sur tout le territoire national. Le gouvernement promet de garder le contrôle du secteur, notamment en ce qui concerne les droits de scolarité ou encore le programme scolaire. Un projet-pilote, avec quelques 120 écoles, devrait être lancé incessamment.
Contrairement à la société civile qui semble se montrer intéressée par ce partenariat, si c’est pour avoir de meilleurs résultats, le Syndicat national des enseignants du Liberia est plutôt contre le projet.
L’organe syndical craint en effet des conséquences désastreuses probables en matière d’accès à l’école et de qualité de l’éducation. Pour lui, la décision devrait, au pire des cas, faire l’objet d’un consensus entre les parties concernées.
Comme le suggère aussi le Conseil national de la société civile, qui appelle à un dialogue réunissant autour d’une même table le gouvernement, les syndicats, les parents et la jeunesse.
Ceux qui émettent des réserves par rapport à ce partenariat veulent aussi être rassurés sur l’identité de l’entreprise à qui l’Etat voudrait confier un rôle aussi important dans l’éducation. En effet, selon certaines rumeurs, les autorités pourraient faire appel à Bridge International Academies, une société déjà active dans le pays, mais à qui il est reproché de distribuer des plans de cours par téléphone portable à des enseignants de surcroit peu diplômés.
Le Libéria compte beaucoup d’enfants qui ne sont pas scolarisés, 40% selon les données du ministère de l’Education.