Le département d’Etat américain a manifesté sa désapprobation vis-à-vis du processus électoral tel qu’il s’est déroulé au Niger.
Dans un communiqué, Washington s’est dit «déçu que les différences entre certains partis sur la conduite de l’élection n’aient pas été réglées à l’avance», c’est-à-dire avant la présidentielle du 20 mars.
Le président sortant, Mahamadou Issoufou, a été réélu pour un second mandat, à l’issue du deuxième tour de la présidentielle au cours duquel il a affronté son adversaire Hama Amadou qui a été évacué de la prison où il était toujours en détention au Niger, pour son hospitalisation en France.
L’opposition qui a plaidé, en vain, pour une liberté provisoire de son candidat, avant son acheminement à Paris, a décidé de boycotter le deuxième tour du scrutin, tout en appelant à la mise en place d’une transition politique.
De même qu’elle vient de bouder ce jeudi la séance inaugurale de la nouvelle Assemblée nationale élue lors du scrutin législatif du 21 février dernier. Une cinquantaine de députés de l’opposition, sur 171 élus du peuple, n’a pas répondu présente à l’appel.
Une situation qui ne semble pas étonner le président du parti présidentiel majoritaire, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). «Je constate justement qu’ils sont absents, mais ils sont coutumiers de la chose. D’habitude, ils saccagent les locaux de l’Assemblée et puis ils reviennent sur la pointe des pieds. C’est ce qui va se passer. Je ne comprends pas pourquoi ils ne tirent pas les leçons de leur dévoiement du passé», s’est indigné Mohamed Bazoum.
Les Etats-Unis ont appelé, dans leur communiqué, «toutes les parties prenantes au Niger à résoudre leurs différends de manière pacifique et à renforcer les institutions démocratiques.»
Mahamadou Issoufou a déjà tendu la main à l’opposition en lui proposant un gouvernement d’union nationale. L’opposition, ou mieux la coalition Copa 2016, n’a fait pour l’instant aucune annonce relative à cette proposition.