Alors que plusieurs puissances internationales se limitent encore à noter des irrégularités ayant entaché le processus électoral au Congo-Brazzaville, et à exhorter sur les libertés d’expression, le Parti socialiste (PS) en France conteste la réélection du président Dénis, Sassou Nguesso qu’elle a jugé de «non crédible.»
Le parti au pouvoir en France s’était déjà démarqué avant le scrutin présidentiel au Congo, en alertant sur les conditions de la campagne électorale qui n’étaient pas réunies, et appelant au report du scrutin.
Cette fois-ci, il remet en cause la crédibilité de la réélection du président sortant, compte tenu des anomalies constatées autour du scrutin du 20 mars dernier, notamment le manque de transparence, les coupures de communications avec l’extérieur du pays, le climat de sécurité tendu, ou les atteintes à la liberté d’expression.
Le parti de François Hollande dénonce aussi la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui serait à la solde du régime au pouvoir. Enfin, il exhorte l’Union africaine et l’Union européenne de se saisir du dossier congolais, afin de prévenir «une crise majeure pour la région.»
Le Parti congolais du travail (PCT), au pouvoir, a dénoncé un «acharnement» contre un candidat et contre des institutions d’un pays indépendant. Son secrétaire permanent, Michel Ngakala, a déclaré samedi à la presse que le PS français «confond l’époque qui est la nôtre. Nous sommes un pays indépendant souverain avec des institutions issues des élections libres et transparentes.»
Pour Michel Ngakala, le PS français aurait pu envoyer ses cadres au Congo «pour constater que l’élection s’est déroulée en toute transparence.»
Par ailleurs, quatre candidats à la présidentielle qui contestent également la victoire de Sassou, ont appelé samedi le peuple congolais à manifester contre cette victoire par des actions légales et pacifiques appelant à une opération «ville morte» dans l’ensemble du pays, pour le mardi 29 mars 2016.
Denis Sassou Nguesso, 72 ans dont 32 passés à la tête de son pays, a été réélu dès le premier tour de la présidentielle, avec plus de 60% des voix, d’après les résultats partiels communiqués par la CENI.
Plusieurs candidats malheureux ont rejeté ces résultats et saisi la Cour constitutionnelle dont la décision est attendue de pied ferme.