Le parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD, accuse l’Eglise catholique de jouer désormais un rôle «uniquement politique» et non plus «spirituel.»
Dans un communiqué, la formation politique du président Pierre Nkurunziza reproche l’«activisme inconsidéré» de certains religieux catholiques vis-à-vis de la crise politique qui secoue le pays.
Cette interpellation n’est pas la première du genre, puisqu’à la mi-mars, les autorités mettaient déjà en garde les responsables de certaines églises.
«Certains parmi ces responsables ont dévié de leur rôle d’encadrement spirituel des fidèles par la parole de Dieu, en proférant des communiqués effroyables qui sèment la zizanie et la désolation au sein de la population, et qui prêtent main-forte aux fauteurs de troubles et aux terroristes», dénonçait le ministre burundais de l’Intérieur et de la formation patriotique, Pascal Barandagiye.
Le CNDD-FDD s’adresse tout particulièrement à la très influente conférence des évêques catholiques du Burundi qui n’a pas cessé de plaider en faveur des négociations entre toutes les parties prenantes à la crise politique.
Au début du mois, des évêques avaient considéré que la démarche du dialogue ne pouvait être repoussée par tout «politicien croyant, aimant Dieu». Allusion faite certainement au chef de l’Etat Pierre Nkurunziza qui est également pasteur protestant.
L’Eglise catholique s’était aussi opposée à la candidature de Nkurunziza à un troisième mandat, estimant au même titre que l’opposition, que cette candidature violait la Constitution
Dans son communiqué taxant l’église catholique d’avoir abandonné son rôle spirituel, le CNDD-FDD s’en est aussi pris au président rwandais, Paul Kagame, qu’il accuse de vouloir «exporter le génocide» au Burundi.