Les autorités au pouvoir au Congo-Brazzaville resserrent de plus en plus l’étau autour des opposants qui font l’objet d’interpellations, dont les dernières en date ont été signalées ce lundi 28 mars.
Les personnes arrêtées sont pour la plupart des proches de certains candidats malheureux de la présidentielle du 20 mars dernier. C’est le cas du directeur de campagne de l’opposant, Jean-Marie Michel Mokoko ou du porte-parole du candidat, André Okombi Salissa.
Manifestement, ces interpellations interviennent dans le sillage de la tension consécutive à la réélection du président sortant Denis Sassou Nguesso qui a été déclaré vainqueur dès le premier tour du scrutin présidentiel, une victoire que l’opposition ne reconnait pas. Selon des témoignages, l’inquiétude gagne les rangs des opposants au régime de Nguesso qui craignent pour leur sécurité et leur intégrité physique.
Mais le gouvernement affirme que les faits reprochés aux personnes interpellées sont sans rapport avec le processus électoral. «Il faut distinguer ce qui relève du processus électoral de ce qui relève de faits attentatoires à la sureté de l’Etat», a déclaré son porte-parole.
Samedi 26 mars, cinq candidats ayant échoué à la présidentielle, ont appelé à une opération «villes mortes» pour ce mardi 29 mars, sur tout le territoire national, pour protester contre la victoire du président Sassou.
Cette opération serait là première d’une série d’actions envisagées par l’opposition pour faire «reconnaître les vrais résultats de l’élection présidentielle». Reste à savoir si les Congolais exhortés à rester chez eux suivront l’appel des leaders de l’opposition.
L’entourage du président Sassou Nguesso déplore que l’opposition utilise des moyens «qui répondent simplement à une volonté d’instaurer le chaos dans la République», au lieu de s’adresser à la Cour constitutionnelle, conformément à la loi électorale qui autorise un recours, quinze jours après la proclamation des résultats.
Le chef de l’Etat qui compte déjà à son actif 32 années aux commandes du pays, a gagné la présidentielle dès le premier tour, avec plus de 60% des voix.