Le Parlement sud-africain où le Congrès national africain (ANC au pouvoir) détient la majorité, a rejeté ce mardi, la requête de destitution du président Jacob Zuma, déposée par l’opposition.
«Le résultat du vote est le suivant : 143 voix en faveur de la destitution, 233 contre. La motion est donc rejetée», a annoncé le vice-président du Parlement, Lechesa Tsenoli, après le vote électronique des députés.
Le chef de l’Etat controversé a donc échappé à la procédure de destitution, pourtant le 31 mars dernier, la Cour constitutionnelle (CC) l’avait bien reconnu coupable de violation de la Constitution, en procédant à la rénovation de sa résidence privée de Nkandla avec des fonds publics, et en refusant de rembourser une partie de ces fonds, comme le lui recommandait la médiatrice de la république. La CC a également ordonné à Zuma de rembourser, dans les 45 jours, les frais du contribuable engagés.
Ce rejet confirme la position de certains observateurs qui avaient déjà fait part du non aboutissement de la requête de destitution engagée par l’opposition dans la mesure où le Parlement sud-africain, dominé par le Congrès national africain, le parti de Zuma, ne pouvait cautionner une telle demande.
Pourtant en initiant la procédure de destitution, le principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA), s’était appuyé sur le jugement de la CC qui ouvrait une voie à cette procédure. «L’histoire se rappellera que les députés de l’ANC ont choisi de défendre un escroc, au lieu de défendre la Loi suprême», a lancé le président de la DA, Mmusi Maimane.
Il s’agit de la deuxième requête de destitution contre le président Zuma, après celle de septembre dernier relative à la non arrestation du président soudanais el-Bechir lors de son séjour en Afrique du Sud. Le président sud-africain avait refusé d’arrêter son homologue soudanais, Omar el-Bechir, qui était sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Grâce à l’appui de son parti l’ANC, le président Zuma pourra encore poursuivre sans s’inquiéter son mandat, malgré les nombreux scandales qui l’ont entaché.