Malgré les protestations populaires, le président tchadien Idriss Deby a organisé dimanche des élections présidentielles afin d’obtenir un cinquième mandat qui lui permettra de continuer à diriger ce pays d’Afrique subsaharienne où une majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Les quelque 6 millions d’électeurs ont voté dans le calme et si les résultats ne devraient pas être connus avant plusieurs jours, l’Union européenne a lancé un appel pour que le comptage soit « transparent ».
Pourtant, Idriss Deby compte arriver en tête dès le premier tour pour un cinquième mandat présidentiel après 26 années passées au pouvoir. Cet ancien militaire qui tient les commandes depuis plus d’un quart de siècle, ne compte pas passer la main, à l’image d’une partie d’autres dirigeants africains, décidés à se maintenir au pouvoir coûte que coûte.
L’annonce des résultats n’est prévue que d’ici une quinzaine de jours mais les observateurs s’attendent à une victoire facile du chef de l’Etat ainsi que de son parti, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS).
Ce dernier, dont les moyens déployés lors de l’élection présidentielle étaient incomparables avec ceux de ses rivaux, monopolise le champ politique depuis plus de deux décennies en étouffant toute formation politique qui essaie d’émerger au niveau national.
Cette situation qui a largement permis au président Idriss Deby de se maintenir au pouvoir, laisse peu de chance à la jeune génération, qui a pourtant essayé de protester dans la rue. Le dirigeant tchadien avait interdit toute manifestation durant la période pré-électorale. Ainsi, pour avoir enfreint cette interdiction, cinq leaders de la société civile tchadienne ont été emprisonnés.
Ce verrouillage du système politique tchadien a, par ailleurs, été favorisé par les divisions dans les rangs de l’opposition. Les partis politiques opposés au MPS connaissent des tensions internes qui ne leurs permettent pas de se présenter en front uni contre le parti présidentiel.