Près de 350 corps ont été découverts dans une fosse commune à Zaria, au nord du Nigeria, suite aux violents affrontements entre musulmans chiites et l’armée.
Ces combats qui se sont déroulés en décembre 2015, auraient fait plusieurs centaines de morts, dont près de 350 corps auraient été enterrés dans une fosse commune, d’après un haut responsable impliqué dans l’enquête ouverte pour faire la lumière sur ce drame.
Tout a commencé lorsque l’armée a lancé un assaut, à Zaria, contre le Mouvement islamique du Nigeria (IMN) qui avait bloqué le convoi du chef d’état-major des armées, le général Tukur Yusuf Buratai, par un barrage érigé en vue d’une procession religieuse. Les militaires avaient accusé des partisans de l’IMN d’avoir tenté d’assassiner le général, Mais le Mouvement avait démenti ces allégations.
D’après le témoignage de Muhammad Namadi Musa, directeur général du Bureau interconfessionnel de l’Etat de Kaduna, qui s’était rendu à Zaria, après les affrontements, 156 corps étaient dénombrés à l’hôpital universitaire Ahmadu Bello, tandis que 191 autres étaient récupérés sur la base militaire de Zaria.
Aussi, les 350 cadavres découverts, dont ceux de femmes et d’enfants, avaient été transportés pour être inhumés à bord d’un convoi de camions escorté par l’armée, toujours selon Namadi Musa.
Un flou règne encore sur le nombre exact des victimes des affrontements de Zaria, l’Etat n’ayant publié jusqu’à cette date, aucun bilan officiel. Des organisations des droits de l’homme ont évalué le nombre des victimes à des centaines, statistiques dénoncées par l’armée et qualifiées de «sans fondement.»
Pour sa part, l’IMN assure être sans nouvelles de 730 de ses membres. Pour le mouvement religieux, ces disparus sont soit tués par les militaires, soit détenus. Le mouvement accuse aussi le gouvernement de détenir illégalement son chef et réclame sa libération.
Suite à la découverte de la fosse commune, l’ONG Amnesty International plaide pour l’ouverture d’une enquête indépendante. Elle a invité parallèlement les autorités nigérianes à statuer sur le sort des personnes qui font l’objet d’une détention illélagle, soit en les inculpant soit en les libérant.