Des dizaines de Gambiens ont marché pacifiquement jeudi, dans les rues de Serekunda, une ville située en banlieue de Banjul, pour réclamer des réformes politiques en prévision de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016.
Il y a une semaine, un proche du président Yahya Jammeh a été nommé à la tête de la commission électorale devant superviser la présidentielle. Les manifestants ont donc voulu, d’ores et déjà, faire entendre leur cri de ras-le-bol, scandant le slogan : «Pas de réformes, pas d’élections».
Non autorisée au préalable, la manifestation a été réprimée par les forces de l’ordre. Selon la presse locale, les forces de l’ordre dépêchés sur les lieux, auraient «utilisé la force pour disperser les manifestants», dont bon nombre ont été soit blessés ou arrêtés.
A noter que cette manifestation s’est tenue alors que le président gambien Yahya Jammeh se troue en Turquie, où il participe au sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
Des ONG dont Amnesty international Sénégal, craignent que les personnes arrêtées et qui manifestaient pacifiquement pour demander des réformes, « ne soient lourdement condamnées » par la justice de leur pays.
Yahya Jammeh qui dirige son pays d’une main de fer, ne lésine pas sur les moyens pour défendre et asseoir son régime. Candidat à sa propre succession pour un cinquième mandat, après 21 ans au pouvoir, quelques observateurs locaux lui reprochent déjà certaines actions menées pour limiter la marge de manœuvre de ses opposants. Il s’agit, entre autres, de la suppression de la gratuité des appels téléphoniques locaux de nuit, interprétée comme une astuce pour «limiter la circulation de l’information».