L’opposition nigérienne a mis fin à trois semaines de son boycott du Parlement et a rejoint le nouveau Parlement qui avait tenu sa séance inaugurale le 24 mars dernier.
«Dans le souci de limiter les dégâts d’une gouvernance chaotique, la Copa-2016 préoccupée par la situation délétère de notre pays décide de mettre fin à la suspension de la participation de ses représentants à l’Assemble nationale, à la Céni et ses démembrements», a déclaré, dans un communiqué, le porte-parole de la Copa, Ousseyni Salatou, qui a qualifié cette décision de stratégique.
La Coalition pour une alternance en 2016 (Copa 2016), qui compte 53 députés sur 171 au Parlement, s’est dit vouloir désormais lutter autrement que par la politique de la chaise vide.
Pour leur première sortie médiatique, depuis l’investiture du président Mahamadou Issoufou le 02 avril dernier, les opposants ont voulu réaffirmé leur place dans l’échiquier politique national. Ils refusent toujours de reconnaitre la réélection du chef de l’Etat Issoufou et se disent déterminés «à combattre le régime jusqu’à la reconnaissance de la légitimité populaire conforme à la volonté des urnes».
La Copa 2016 s’insurge aussi contre la privation de libertés démocratiques dont sont victimes quelques députés de l’opposition en général et Hama Amadou en particulier. Ce dernier, candidat malheureux de l’opposition à la présidentielle, était incarcéré depuis novembre 2015 dans une prison de Filingué, pour trafic présumé d’enfants. Il a été évacué en France pour raison de maladie, juste avant la tenue du second tour de la présidentielle, et a obtenu la liberté provisoire une semaine après ce scrutin.
Dans son communiqué, la principale coalition de l’opposition réclame la libération des opposants détenus dont une dizaine de parlementaires.
Les députés de l’opposition devraient reprendre, dès cette semaine, le chemin de l’Assemblée. De leur côté, les représentants de la Copa devraient aussi être de retour à la Céni dans la perspective des prochaines élections locales.
Notons que l’opposition avait refusé de répondre favorablement à la main tendue du chef de l’Etat, consistant à l’associer à la formation d’un gouvernement d’union nationale. La nouvelle équipe gouvernementale de 41 membres ne compte pas de membres de l’opposition.