La montée en puissance des relations entre le Maroc et les Etats arabes du Golfe au cours des derniers mois se renforce davantage, et l’annonce lundi d’une visite du roi Mohammed VI, le 20 avril à Riyadh, pour prendre part à un sommet avec les pays du CCG confirme cette tendance.
Premier sommet du genre à réunir le roi du Maroc avec les dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe, cette rencontre illustre la volonté des deux parties d’imprimer une nouvelle dynamique à leurs relations, déjà marquées par une coopération très étroite aux niveaux politique, économique et sécuritaire.
En 2011, les pays du CCG (Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweit, Qatar, Bahrein et Oman) avaient demandé au Maroc d’adhérer à ce groupement arabe régional, aux côtés de la Jordanie. Une demande que le Maroc avait poliment déclinée en proposant de la substituer par un partenariat stratégique renforcé. Depuis, les liens entre les monarchies du Golfe et le Maroc n’ont cessé de gagner en intensité, renforçant du coup la présence du royaume sur le nouvel échiquier politique régional.
Allié majeur des pays du CCG, le Maroc participe depuis mars 2015 à la coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite pour lutter contre les rebelles Houthis et restaurer le pouvoir légitime au Yémen. Il est également sollicité pour jouer un rôle important au sein de la Force arabe de défense commune destinée à faire face aux dangers terroristes et de partition dans la région arabe.
En retour, les pays arabes du Golfe en plus de la Jordanie appuient le Maroc dans le dossier du Sahara, sujet de querelle permanent entre le Maroc et l’Algérie qui soutient le mouvement indépendantiste du Polisario. En mars dernier, les six pays du Golfe et la Jordanie avaient réitéré leur soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc comme base pour une solution négociée au conflit.
Le Sommet du 20 avril à Riyadh devrait donc confirmer cette entente. Un communiqué officiel publié lundi à Rabat précise que la rencontre dans la capitale saoudienne sera l’occasion pour les deux parties « d’approfondir la concertation et la coordination des positions pour faire face aux défis et menaces qui guettent la région arabe ». Le roi Mohammed devrait d’ailleurs enchaîner ce sommet par des visites dans plusieurs pays de la région.