L’ONG Amnesty International a accusé les autorités congolaises d’avoir bombardé des zones résidentielles dans la région du Pool, en représailles de l’attaque de Brazzaville dans la nuit du 3 au 4 avril, attribuée aux «Ninjas» proches du pasteur Ntumi.
L’organisation de défense des droits de l’Homme a basé ses accusations sur l’ensemble des témoignages qu’il a pu compiler des populations des localités touchées. «Les gens nous ont raconté ce qui s’est passé dans les villages de Soumouna, Mayama, Nguela, Kimba, qui ont été, d’après nos sources, les localités les plus bombardées», a affirmé Ilaria Allegrozzi, chercheuse chez Amnesty International, dans un communiqué diffusé ce lundi 18 avril.
«Les sites qui ont été bombardés étaient des zones résidentielles où il y avait bien sûr la résidence Ntumi, mais également des églises, des écoles, des maisons privées, qui ont été affectées par les bombardements», a-t-elle expliqué, précisant qu’«il y a eu énormément de déplacés» vers la brousse ou les villages environnants pour pouvoir se réfugier.
Ilaria Allegrozzi s’est dit choquée de ces bombardements. «Au lieu de cela, elles (autorités) auraient dû faire le nécessaire pour que les suspects soient traduits en justice», a-t-elle regretté.
Mais les autorités congolaises continuent à nier ces faits et assurent que seules «des centres de commandements du pasteur Ntumi» ont été ciblés.
Les bombardements auraient fait au moins 30 morts, selon Amnesty International qui a demandé que les violations manifestes des obligations internationales en matière de droits humains fassent l’objet d’une enquête approfondie, indépendante et impartiale.
Au milieu de tous ces troubles, le président congolais Denis Sassou Nguesso qui a remporté la présidentielle du 20 mars dernier, victoire non reconnue par l’opposition, a été investi samedi 16 avril à Brazzaville.
Plusieurs responsables de l’opposition, accusés d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale après le scrutin présidentiel, ont été arrêtés. Amnesty International et les organisations locales de défense des droits humains ont appelé les autorités à les libérer, à mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires, et à s’abstenir de réprimer les manifestations pacifiques.
Certains ténors de l’opposition, craignant le pire, en appellent à la communauté internationale.