Trois employés du ministère sénégalais de l’Environnement et du Développement durable et le fils du maire de Niaming (Sud du Sénégal) ont été interpellés mardi, par des garde-frontières gambiens pour avoir imprudemment franchi la frontière sénégalo-gambienne.
Alors que les relations entre Banjul et Dakar sont encore tendues, suite au blocus imposé par les routiers sénégalais pour faire plier la Gambie qui a augmenté unilatéralement les droits de passage en Gambie, les autorités gambiennes viennent encore une fois de jeter de l’huile sur le feu.
Banjul a décidé de faire comparaitre les quatre Sénégalais devant un tribunal gambien, et ce malgré les négociations entreprises par les autorités sénégalaises pour obtenir leur libération. Le procès prévu pour ce mercredi a été renvoyé au jeudi 21 avril.
Au Sénégal, les réactions sont multiples et diverses. Si certains exhortent leur président Macky Sall, qu’ils accusent de passif dans la résolution des conflits avec la Gambie, à durcir le ton face à son homologue gambien, Yahya Jammeh, notamment par des sanctions fortes, d’autres par contre, sont pour un règlement pacifique des malentendus entre les deux pays voisins.
Pour le vice-président de l’Assemblée nationale, «il est temps de dire stop aux dérives du régime de Yahya Jammeh». «Le Sénégal ne peut pas rester faible devant la Gambie malgré la politique (étrangère) du Président Macky Sall qui est un homme de dialogue et ne verse pas dans la délation», a-t-il aussi indiqué à l’attention du gouvernement de son pays.
D’aucuns craignent par ailleurs, que le régime gambien utilise ces Sénégalais, entre ses mains, pour se livrer au chantage. Toutefois, l’ambassadeur du Sénégal en Gambie aurait annoncé la libération prochaine des ressortissants sénégalais.