La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda a annoncé lundi l’ouverture d’un examen préliminaire, étape préalable à une enquête sur les violences perpétrées au Burundi.
Dans un communiqué rendu public lundi 25 avril à la Haye, Bensouda indique avoir «décidé d’entamer un examen préliminaire en ce qui concerne la situation qui prévaut au Burundi depuis avril 2015», suite à l’étude des rapports «faisant état de meurtres, d’emprisonnements, d’actes de torture, de viols et autres formes de violence sexuelle.»
Un an jour pour jour, après le début de la crise politique et humanitaire au Burundi, la procureure de la CPI rappelle les mises en garde qu’elle avait déjà adressées aux autorités de Bujumbura. «Depuis avril 2015, j’ai exhorté, à plusieurs reprises, toutes les parties impliquées à ne pas céder à la violence. Je les ai prévenues que les personnes qui commettraient des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale pourraient être tenues responsables à titre individuel», a-t-elle poursuivi.
L’examen préliminaire devrait permettre de déterminer s’il y a lieu ou non d’ouvrir une enquête «au regard des critères posés par le Statut de Rome» dont le Burundi est signataire.
En tout cas, une quelconque enquête serait une bonne nouvelle pour les familles qui auraient perdu des parents dans la crise. Depuis une année, des plaintes ont été déposées à la CPI contre le gouvernement, les services de sécurité et contre le président Pierre Nkurunziza. Récemment, une soixantaine de familles victimes d’exécutions extra-judiciaires, réunie autour d’un collectif, a adressé à l’ONU et à la CPI une demande pour traduire les auteurs des crimes devant les tribunaux.
Dans un communiqué, l’ONG Human Rights Watch s’est félicitée de la décision de la CPI qui constitue «un avertissement fort, que l’ère de l’impunité pour les graves violations des droits humains au Burundi est terminée.»
C’est depuis que le chef de l’Etat Nkurunziza avait annoncé sa candidature en avril 2015 à un troisième mandat que le Burundi est plongé dans une grave crise, ayant déjà fait plus de 500 morts et poussé à l’exil plus de 270 000 personnes. La réélection de Nkurunziza en juillet dernier n’est toujours pas cautionnée par l’opposition.