Alors que la médiation internationale dans la crise au Burundi annonçait récemment la reprise du dialogue pour début mai à Arusha (Tanzanie), le gouvernement burundais a affirmé qu’il ne participera à ce dialogue que s’il est au préalable consulté sur le choix des participants, l’agenda et le calendrier.
Dans une déclaration mercredi, sur les ondes de la radio nationale, le chargé de la communication à la présidence de la république, Willy Nyamitwe a fait comprendre que recevoir une invitation relative au dialogue ne suffit pas. Le gouvernement «doit être consulté, car nous devons convenir des personnes qui devraient être invitées, des dates et du lieu» de ces négociations.
Il a rappelé que lors du passage d’une délégation du gouvernement burundais à Arusha, les questions sur le calendrier, l’agenda ou la liste des invités n’ont pas été évoquées.
Le nouveau facilitateur dans la crise burundaise, l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, s’apprêtait pourtant à relancer le dialogue à partir du 2 mai. Malgré son exhortation de voir toutes les parties prenantes présentes à la session inaugurale, le gouvernement ne semble pas prêt à délaisser ses exigences et se plier aux appels extérieurs.
Le dialogue est bloqué depuis décembre dernier, le pouvoir refusant toujours de s’asseoir à la même table que le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et de l’état de droit au Burundi (Cnared), l’opposition en exil.
Si le régime de Nkurunziza considère toujours que le Cnared n’est pas un acteur pacifique et qu’il n’a pas à entrer en dialogue avec lui, la coalition en exil insiste sans cesse, pour sa part, sur l’inscription du troisième mandat du président à l’ordre du jour. C’est ce nouveau mandat de Nkurunziza qui a plongé le pays dans la crise. A ce jour, la reprise du dialogue reste encore incertaine.