La Cour de cassation du Burkina Faso a annulé pour vice de forme, jeudi 28 avril, les mandats d’arrêt lancés contre Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne et Blaise Compaoré, l’ancien président burkinabè.
«Ces annulations ont été faites pour vice de forme parce qu’il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement (procureur), du tribunal militaire avant d’émettre des mandats. Cette formalité n’ayant pas été accomplie, la Cour a donc décidé d’annuler tous les mandats internationaux», a indiqué le procureur général de la Cour.
En somme, ce sont tous les mandats d’arrêt émis sous la Transition, dans le cadre des dossiers Thomas Sankara et du coup d’Etat manqué du 16 septembre dernier, qui viennent d’être annulés.
Le procureur général près la Cour de cassation a précisé tout de même que lesdits mandats peuvent être reformulés après une correction des irrégularités. L’annulation ne concerne donc pas le bien-fondé des mandats, mais plutôt la forme. Elle ne change ainsi en rien l’incarcération des personnes déjà détenues dans le cadre de l’affaire du putsch de septembre.
Le mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré avait été lancé par la justice militaire burkinabè le 4 décembre dernier, pour son implication présumée dans l’assassinat du président Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat qui l’avait permis de prendre les rênes du pays. Depuis que son pouvoir avait été renversé par la rue en octobre 2014, Compaoré avait trouvé refuge en Côte d’Ivoire.
Celui émis le 8 janvier contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne par la même justice, faisait suite à l’implication supposée de Soro dans la tentative de coup d’État contre le régime de Transition burkinabè.