Après le FMI et la Banque mondiale, ce sont désormais tous les bailleurs de fonds (G14) du Mozambique qui ont pris la décision de suspendre temporairement leur aide à ce pays, sans toutefois remettre en cause leurs programmes de coopération, a déclaré mercredi, le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, actuellement en visite à Maputo.
«L’ensemble des pays et institutions qui contribuent directement au budget de l’Etat mozambicain ont suspendu leur aide en réponse à la dissimulation d’une dette de 1,4 milliard de dollars par Maputo», a annoncé le chef de l’Etat portugais, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue mozambicain, Filipe Nyusi.
Marcelo Rebelo de Sousa a tenu à préciser qu’il s’agit d’une «suspension temporaire» et non d’un «arrêt définitif» de l’aide estimée à 265 millions de dollars pour 2016. «Ce n’est pas la même chose d’avoir un «non» de la communauté internationale qui est durable et définitif, ou d’avoir une suspension temporaire car des éclaircissements sont attendus», a t-il affirmé.
C’est en avril dernier, que le gouvernement mozambicain a avoué au Fonds monétaire international (FMI) avoir dissimulé près de 1,4 milliard de dollars de dette contractée entre 2013 et 2014 par des entreprises publiques.
Le FMI et la Banque mondiale vont procéder à une nouvelle évaluation de la viabilité de la dette du pays, à la suite de laquelle, de nouvelles décisions seront prises sur le montant du soutien au Mozambique.
Plusieurs observateurs sont d’avis que cette situation portera un coup dur au Mozambique qui reste très dépendant de l’aide internationale, représentant 25% de son budget, et dont l’économie est déjà frappée par la chute du cours des matières premières, une forte dévaluation de la monnaie locale et la sécheresse qui sévit dans le pays.
Le «G14» regroupe en son sein 10 pays européens et 4 institutions financières régionales et internationales, dont la Banque africaine de développement (BAD).