L’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa a réfuté, ce jeudi, les accusations proférées par le ministre congolais de la Justice, selon lesquelles l’opposant Moïse Katumbi aurait recruté à son service, des «mercenaires» américains.
«L’ambassade des Etats-Unis est profondément préoccupée par les accusations d’activités de mercenariat qui auraient été faites pendant la conférence de presse du Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, le 4 mai et que nous croyons sont fausses», indique un communiqué de presse de l’ambassade publié sur son site.
«Nous sommes au courant de la détention le 24 avril d’un citoyen américain qui travaillait au Katanga comme conseiller en sécurité. M. Darryl Lewis n’était pas armé et les allégations selon lesquelles il était impliqué dans des activités mercenaires sont fausses», ajoute le communiqué. La mission diplomatique admet néanmoins que Darryl «travaille dans une société privée américaine qui fournit des services de consultation à des clients à travers le monde entier».
Moise Kutumbi a assuré, lui-même, que cet Américain «entré avec un visa en bonne et due forme» en qualité d’«expert en sécurité», «est venu pour me donner des conseils pour ma sécurité», après l’ordre du retrait de ses gardes, suite à son départ de la principale formation politique de la coalition au pouvoir.
Pourtant le ministre a assuré que les autorités détiennent une «preuve documentée» concernant la présence de mercenaires américains dans l’ex-province de Katanga où Katumbi était gouverneur.
«Nous avons la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi», a-t-il affirmé lors de son point de presse. Il a aussi déclaré avoir donné injonction au Procureur général de la République d’ouvrir, dans ce cadre, un dossier judiciaire dans l’ex-province du Katanga.
La sortie médiatique du ministre de la Justice a été faite moins de 24 heures après l’annonce de la candidature de l’ex-gouverneur à la présidentielle. Kutumbi et ses partisans dénoncent un montage pour l’arrêter et l’empêcher de se présenter à l’élection.