Le Nigéria a enfin approuvé ce week-end son budget 2016 d’un montant de 26,4 milliards d’euros, et ce, après plusieurs mois consacrés aux amendements pour corriger des erreurs «grossières» décelées dans le projet de budget.
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari a présenté au Parlement, la première mouture de son budget en décembre 2015. Ce n’est que quatre mois après, que Buhari promulgue la dernière mouture, nettoyée des erreurs et hypothèses «irréalistes» sur les cours du pétrole.
D’après le ministre du budget, Udoma Udo Udoma, l’hypothèse pétrolière adoptée dans la dernière mouture signée par le chef de l’Etat anticipe une production de 2,2 millions de barils par jour, au prix moyen de 38 dollars le baril.
Le budget 2016 de la première puissance économique africaine a la particularité de prôner la diversification de l’économie pour sortir les revenus du pays de la dépendance au pétrole. Le budget du Nigéria dépendait jusqu’ici à 75% des revenus de l’or noir. L’effondrement des cours du pétrole, principale source de revenus du pays, a profondément affectée l’économie du premier producteur de brut du continent, ainsi que sa monnaie locale, le naira.
Il est désormais question de dynamiser l’agriculture et le secteur industriel. Les autorités espèrent faire progresser la part des recettes budgétaires hors pétrole à 3 380 milliards de nairas contre 1 810 milliards en 2015.
Le budget 2016 accuse une hausse de 44% par rapport à 2015, soit environ 26,4 milliards d’euros de plus. Il est prévu une augmentation des dépenses publiques de 20%, qui sera financée en grande partie par des emprunts. Cette hausse permettra d’investir sur de nouvelles infrastructures, tels les réseaux routiers et énergétiques, dont le pays a besoin.
La nouvelle politique économique adoptée par le Nigéria entraînera nécessairement un déficit estimé à 2 200 milliards de nairas (9,5 milliards d’euros), selon les explications des autorités qui affirment aussi que le pays explore toutes les pistes pour emprunter de l’argent aux meilleurs taux possible, afin de combler ce déficit.