Le réputé avocat français, Eric Dupont-Moretti a intégré mardi, l’équipe de défense de l’opposant congolais, Moise Katumbi, avec l’idée en tête d’harceler sur le plan médiatique, le président congolais Joseph Kabila et d’internationaliser ce procès, afin d’arrêter la démarche des autorités de Kinshasa, de persécuter Katumbi.
C’est à la veille de sa deuxième audition à Lubumbashi, dans le cadre de l’enquête concernant son recrutement présumé de mercenaires étrangers, que l’ancien gouverneur de l’ex-province de Katanga a décidé de renforcer sa défense, en associant à son équipe d’avocats congolais, Maître Eric Dupond-Moretti, surnommé l’«Ogre du Nord» ou «Acquittator» à cause de ses multiples succès à la barre.
Ce grand ténor du barreau français a accepté la sollicitation de Katumbi parce que convaincu que ce dernier subit un «procès politique» ou un «procès bidon», en se basant sur les déclarations des ONG.
«Plusieurs organisations internationales, particulièrement celles qui ont pour préoccupation les droits de l’homme, ont dit d’ores et déjà que ces poursuites engagées contre Moïse Katumbi constituent une manipulation politique», qui a pour «seul but d’interdire à Moïse Katumbi de se présenter à l’élection présidentielle à venir» a-t-il confié à divers médias.
L’avocat français qui craint un «transfèrement à Kinshasa» de son client, ajoute que «c’est insupportable que l’on puisse envisager de persécuter un homme en raison de ses opinions politiques».
Soupçonnant que la justice congolaise ne fasse qu’exécuter un scénario écrit à l’avance concernant Katumbi, Dupond-Moretti estime qu’«il faut pouvoir faire du bruit autour de ce dossier, déjà pour que le pouvoir n’ose pas aller trop loin, ensuite pour aller frapper à toutes les portes de l’ONU, à la Cour internationale de Justice». Il compte faire pression pour «internationaliser la procédure».
Moise Katumbi, candidat à la présidentielle, a été entendu la première fois, par la justice, le lundi 9 mai, pendant plus de 7 heures. Plusieurs observateurs sont d’avis que Katumbi a toutes les chances d’être élu président de la République si sa candidature est validée. Pour l’avocat français, sans sa participation à la présidentielle, le scrutin ne sera pas démocratique.
Le président Joseph Kabila qui arrive au terme de son deuxième et dernier mandat, en décembre prochain, est accusé par ses opposants de vouloir rester au pouvoir.