En Egypte, les autorités judiciaires ont annoncé la condamnation de 152 personnes, samedi 14 mai, pour «manifestations sans autorisation» et «attroupements.»
Un tribunal du Caire a condamné 51 personnes à deux ans de prison, alors dans un autre tribunal, 101 personnes ont écopé de cinq années de prison. La plupart des condamnés sont âgés de 20 à 25 ans, selon leurs avocats.
Des arrestations avaient eu le 25 avril dernier lors de manifestations qui étaient organisées par des mouvements d’opposition laïcs et libéraux, mais qui n’avaient pas obtenu au préalable une autorisation du ministère de l’Intérieur. Les manifestants protestaient contre la rétrocession par le gouvernement de deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite.
Les organisations internationales de défense des droits de l’Homme se disent sous le choc d’assister à de telles condamnations massives, contraires aux valeurs des droits de l’homme et illustrant à plus d’un titre le régime ultra-autoritaire mené par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Elles accusent al-Sissi de se livrer à des réprimandes violentes face à toute opposition, depuis qu’il a accédé au pouvoir en 2013.
Les avocats des condamnés qui ont aussi remis en cause le bien-fondé de ces jugements ont promis faire appel. Selon leurs témoignages, plusieurs de ceux qui ont été condamnés n’étaient pas présents à la manifestation de l’opposition et seraient arrêtés dans la rue ou des cafés.
Plusieurs observateurs sont d’avis que le chef d’Etat égyptien ne tolère aucune opposition dans son pays. Des centaines de personnes ont été déjà condamnés à mort dans des procès ne répondant pas aux normes internationales. Al-Sissi s’est aussi particulièrement montré implacable envers les partisans de l’ex-président Mohamed Morsi, qu’il avait écarté du pouvoir en 2013.