Le procureur de la République au Tchad a annoncé, lundi 16 mars, l’ouverture d’une enquête portant sur la disparition des militaires lors du scrutin présidentiel d’avril passé.
Plusieurs militaires et policiers supposés n’avoir pas voté pour le président sortant Idriss Déby ont été portés disparus depuis le 09 avril. Le gouvernement tchadien a toujours expliqué que quelques-uns des militaires étaient en mission. Mais leur départ précipité a continué à susciter des inquiétudes, non seulement auprès de leur famille, mais aussi au niveau ONG de défense des droits de l’Homme.
La Ligue tchadienne des droits de l’homme, qui à partir des contacts avec des familles mentionne plus de 20 disparitions présumées, et Amnesty International avaient déjà appelé, sans tarder, les autorités tchadiennes «à faire la lumière en mettant en place une commission d’enquête indépendante et impartiale».
La France a fait de même la semaine passée. «La France s’inquiète, comme ses partenaires de la communauté internationale, des disparitions signalées par les organisations de défense des droits de l’homme, de militaires tchadiens», et «nous souhaitons qu’une enquête des autorités tchadiennes permette de faire toute la lumière sur ces affaires», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, lors d’un point de presse.
Idriss Déby a été réélu président dès le 1er tour de la présidentielle, après 26 ans déjà passés à la tête du pays. La présidentielle s’était déroulée dans un climat tendu. Des candidats de l’opposition avaient demandé l’invalidation du scrutin, mais le Conseil constitutionnel avait déclaré leur demande irrecevable et avait confirmé la victoire de Déby.