La police kényane a ordonné mardi 17 mai l’ouverture d’une enquête interne après les dénonciations de la violente répression d’une manifestation par des forces de l’ordre.
Lundi 16 mai, une manifestation de l’opposition, opposée à la Commission électorale, jugée partisane, a été violemment réprimée par la police anti-émeute à coups de bâton et de gaz lacrymogène. Une vidéo montrant trois policiers qui s’acharnaient sur un corps inanimé étendu sur le trottoir a été largement relayée sur Internet. Une quinzaine de manifestants ont été arrêtés par les forces de sécurité.
«Une enquête interne est en cours afin de déterminer si des officiers de police ont violé la loi en réprimant les émeutes», a déclaré à la presse Joseph Boinnet, le chef de la police kényane.
Les manifestants qui étaient réunis à l’extérieur des bureaux de la Commission électorale à Nairobi, la capitale, réclamaient la dissolution de cette Commission avant le scrutin présidentiel de l’année prochaine.
Selon le chef de l’opposition, Raila Odinga, la présidentielle prochaine ne pourrait être libre et juste si la Commission électorale garde sa composition actuelle. Mais la structure chargée de gérer les élections ne reconnaît pas travailler en faveur du régime au pouvoir.
Le président de l’Ordre des avocats du Kenya, Isaac Okero, a, quant à lui, affirmé que «les officiers qui ont violé par leur brutalité les droits des citoyens doivent faire l’objet d’une procédure disciplinaire et de poursuites pénales.»
Dans un communiqué, l’ONG Amnesty International a déploré «une violation flagrante des droits humains et un usage arbitraire et abusif de la force, illégal en vertu des droits kényan, régional et international.»