Quelques 45.000 Maliens, représentant dix partis politiques de l’opposition et de centaines d’associations de la société civile, ont marché, samedi 21 mai dernier à Bamako, la capitale malienne, pour dénoncer la mauvaise gouvernance par les autorités actuelles.
Parmi les maux décriés par les manifestants figurent «la vie chère», «la corruption généralisée», «la pénurie d’eau et les coupures d’électricité», «les surfacturations», «l’insécurité». Nouhoum Togo, coordinateur de la marche, a évoqué également l’implication de la famille du président de la République dans la gestion du pays et le détournement de fonds destinés aux forces armées.
«Cette marche n’est pas une marche de l’opposition, mais une marche du Mali. C’est une marche pour le retour du Président Amadou Toumani Touré. Les 33 mois de pouvoir d’IBK sont émaillés de scandales. C’est cet immobilisme qui a conduit l’opposition à la marche», a déclaré Tiebilé Dramé, Président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA).
Le chef de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a pour sa part martelé que «le temps est venu de sortir de l’immobilisme actuel et redonner espoir à nos populations. Les Maliens attendent un Etat fort, un Etat solide, stable et juste, un Etat stratège, capable de donner une direction au pays.»
Les manifestants ont aussi dénoncé «la mauvaise gestion du dossier du nord» où la rébellion continue à faire parler d’elle. D’après le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, dans cette partie du pays, plusieurs personnes ont abandonné leurs maisons pour se refugier dans d’autres pays, les centres de santé ont été détruits et les enfants ne vont presque plus à l’école.
Un message fort a été ainsi donné au président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), qui, selon ses opposants, n’a encore rien fait pour le changement qu’il avait promis lors de sa campagne électorale.