Le président Zimbabwe, Robert Mugabe, a gracié 2000 détenus pour pallier à la question de la surpopulation dans la quarantaine de prisons que compte le pays, d’après les informations publiées par la presse locale ce jeudi 26 mai.
La grâce présidentielle a touché tous les détenus de moins de 18 ans et toutes les femmes (à l’exception de deux prisonnières condamnées à la perpétuité), ainsi que les prisonniers en phase terminale et ceux condamnés à moins de trois ans de prison et qui ont purgé au moins un quart de leur peine.
Une responsable des services correctionnels zimbabwéens, Priscilla Mthembo, a expliqué que «cette amnistie présidentielle va permettre de décongestionner nos prisons et améliorer les conditions de détention de ceux encore derrière les barreaux». Elle a attiré l’attention des prisonniers libérés sur le fait qu’ils ne devraient pas «considérer cette amnistie comme allant de soi». «Vous êtes libérés et devez respecter les lois de ce pays», a-t-elle exhorté.
La population carcérale au Zimbabwe s’élève à environ 20.000 personnes pour une capacité de 17.000 places. Les conditions de vie dans les prisons laissent à désirer, selon les témoignages de plusieurs détenus. En 2013, plus de 100 prisonniers sont décédés par manque de nourriture ou à cause de maladies. Dans les hôpitaux des prisons, les traitements de base comme les antalgiques et les antibiotiques font défaut.
Les détenus sont presqu’entièrement pris en charge par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui fournit de l’eau, de la nourriture et des couvertures.
Mugabe qui préside le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980 est accusé par ses opposants de diriger le pays d’une main de fer et de l’avoir ruiné dans les années 2000 par des mesures économiques inappropriées.