Des milliers des Zimbabwéens ont pris part, samedi 28 mai, à une manifestation organisée par le parti d’opposition MDC, le Mouvement pour le Changement Démocratique, à Bulawayo, deuxième ville du Zimbabwe.
Vêtus en rouge, couleur du MDC, dirigé par l’ex-Premier ministre Morgan Tsvangirai, les manifestants ont accusé leur président, Robert Mugabe, de ne pas avoir réussi à redresser l’économie nationale, mais au contraire à favoriser davantage le déclin économique du pays avec ses réformes inadaptées.
Ils s’en sont aussi pris à son âge, 92 ans, qui ne serait plus appropriée pour diriger un pays. «Mugabe, tu peux truquer les élections, mais pas l’économie», «Tu es trop vieux, démissionne», sont là quelques slogans brandis par les manifestants.
Les responsables du MDC ont promis d’autres manifestations jusqu’à ce que le chef de l’Etat abandonne sa chaise présidentielle. «Le moment est venu pour les Zimbabwéens de tirer un trait et de dire ça suffit», a martelé le numéro 2 du parti, Thokozani Khupe, qui espère aussi que la multiplication des manifestations contraindront la formation politique au pourvoir (la ZANU-PF) à faire ses «ses valises plus vite que prévu.»
Comme lors de la première marche organisée le 14 avril dernier par le même parti, les forces de l’ordre n’ont pas brutalisé les manifestants.
Arrivé au pouvoir en 1980, actuellement plus vieux chef d’Etat en exercice au monde, Mugabe affirme pourtant qu’il peut encore «gouverner jusqu’à 100 ans» et envisage d’ailleurs de se représenter à l’élection présidentielle de 2018. Les quelques signes visibles de faiblesse (chute, erreurs dans ses discours…) qu’il manifeste déjà et qui nourrissent les spéculations sur les conditions de sa succession, ne semblent guerre freiner ses ambitions.
Le Zimbabwe confronté depuis des mois à une pénurie alimentaire aggravée par la sécheresse compte plus de 80% de sa population au chômage.