Une haute délégation burkinabè, conduite par le président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo, s’est rendue mardi 31 mai à Abidjan, en Côte d’ivoire, dans l’objectif de réchauffer les relations de longue date entre les deux pays voisins.
«Nous sommes prêts à renforcer les liens multiséculaires entre nos deux pays» a déclaré à la presse Salif Diallo, le chef de file de la délégation burkinabè après sa rencontre avec le président ivoirien Alassane Ouattara. Le président du Parlement burkinabè a expliqué aussi que leur déplacement en Cote d’ivoire était pour remercier le chef de l’Etat Ouattara «pour son action pour la paix au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest» et pour «lui demander de nous appuyer pour la relance économique du Burkina Faso».
«Nous avons échangé sur le renforcement des liens d’amitiés entre nos deux pays» a déclaré, pour sa part, le président Ouattara. La relance de la coopération ivoiro-burkinabè sous les auspices du Traité d’amitié et de coopération (TAC), signé en 2008, a figuré parmi les sujets abordés.
Fait marquant, Guillaume Soro, président du Parlement ivoirien n’a pas pris part à l’audience accordée par le chef de l’Etat ivoirien aux émissaires de son homologue burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré. Alors qu’habituellement, c’est Soro qui introduit à la Présidence tous les présidents des Parlements étrangers en visite en Côte d’Ivoire.
Après les différends occasionnés par l’exil en Côte d’Ivoire de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré et le mandat d’arrêt burkinabè qui visait Guillaume Soro, soupçonné d’être impliqué dans le putsch déjoué en septembre 2015 à Ouagadougou, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire décident de tourner la page.
Le Burkina a annulé fin avril le mandat d’arrêt contre Soro pour «vice de procédure» ; démarche perçue par certains observateurs comme un signe de décrispation des relations entre les deux pays voisins.
Notons que le président Kaboré n’a pas encore effectué une visite chez son voisin ivoirien depuis son élection il y a quelques mois.