Une partie des formations politiques de l’opposition malgache appellent les députés à voter une motion de déchéance contre le président Hery Rajaonarimampianina, pour haute trahison, afin d’organiser, en en tout légalité, un scrutin présidentiel anticipé.
Les opposants de Rajaonarimampianina estiment que la situation actuelle qui prévaut dans le pays n’autorise plus le chef de l’Etat à poursuivre son mandat qui prendra fin en 2018. L’extrême pauvreté, la corruption, les grèves à répétitions ou encore des trafics d’espèces naturelles sont autant de maux brandis par l’opposition pour démontrer cette trahison.
Attendre la fin du mandat serait «suicidaire pour le pays», selon la responsable du parti Freedom, Lalatiana Rakotondrazafy, qui reste convaincue que l’élection présidentielle anticipée est une nécessité.
Pour l’Alliance républicaine de Madagascar (Armada), deux ans après l’élection de Rajaonarimampianina, «rien n’a changé, sauf en ce qui concerne les Premiers ministres» et «il faut une élection anticipée après la démission du régime».
Début avril, après quelque tractations entre le premier ministre en fonction, Jean Ravelonarivo, et le chef de l’Etat, la présidence malgache a annoncé la démission du chef du gouvernement, démentie quelques heures après par Ravelonarivo. Dans cette confusion et sans que les raisons de limogeage de Ravelonarivo ne soient élucidées, le chef de l’Etat a nommé un autre premier ministre, Olivier Mahafaly.
L’opposition compte d’ailleurs utilisé le «mensonge» autour de la primature et la «mauvaise gouvernance du président» pour justifier sa demande de destituer le chef de l’Etat. Elle avait déjà sollicité une première fois les députés, en juin 2015, pour voter une motion de déchéance contre le président, mais la requête avait été rejetée par la Haute cour constitutionnelle qui l’avait considérée non fondée.