Une journaliste, présentatrice et productrice à la radio officielle de l’Etat somalien «Radio Mogadiscio», a été assassinée ce dimanche 5 juin.
La journaliste Sagal Salad Osman a été tuée à Mogadiscio, la capitale somalienne, par trois hommes qui ont réussi à prendre la fuite après avoir ouvert le feu. Elle a succombé à ses blessures un peu plus tard, à l’hôpital.
L’assassinat n’a pas encore été revendiqué pour l’instant, mais les autorités pointent déjà du doigt la secte islamiste des Shebab somaliens qui compte aussi parmi ses ennemis les hommes des médias.
L’année dernière, trois journalistes avaient été assassinés. L’un deux, travaillant pour le gouvernement, a perdu la vie dans l’explosion de sa voiture programmée à distance par les combattants Shebab.
Certains observateurs pensent que Sagal Salad pourrait avoir payé pour la mort d’Hassan Hanafi, un homme qui était condamné à mort et exécuté pour avoir aidé le groupe terroriste à tuer plusieurs journalistes ces dernières années.
Les attaques ciblant les journalistes sont régulières en Somalie depuis bien des années. D’après le Comité pour la protection des journalistes qui considère la Somalie comme un des pays les plus dangereux pour les journalistes, 59 d’entre eux y ont été tués depuis 1992, peu après le début de la guerre civile. L’année la plus meurtrière serait 2012 avec la mort de 18 journalistes.
Mais les extrémistes islamistes ne sont pas les seuls à s’en prendre aux hommes de médias. Selon les groupes de défense de la presse en Somalie, le gouvernement, les politiciens et hommes d’affaires ont également «des raisons de s’en prendre aux journalistes» à cause de leurs articles et commentaires qui dérangent. Alors qu’ils sont régulièrement menacés, les journalistes ne jouissent pas de la protection nécessaire attendue de la police.