Le projet de réforme constitutionnelle proposé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, ne convient pas à l’opposition, dans sa mouture actuelle.
L’opposition qui est déjà réservée à l’idée d’une nouvelle Constitution, n’y est pas allée par quatre chemins pour remettre en cause le projet de réforme, dans sa forme et son fond, ce mardi 7 juin lors de la rencontre, à Abidjan, convoquée par le chef de l’Etat pour de discuter du «projet de mise en place d’une nouvelle Constitution».
«Il y a beaucoup de choses sur lesquels nous ne sommes pas d’accord», a noté Pascal Affi N’Guessan, le chef de file de l’opposition et président du Front populaire ivoirien (FPI), après l’entretien avec Ouattara. Parmi les dispositions indexées, figure celle relative à la mise en place d’un «exécutif tricéphale.»
«Sur la nature du régime, nous ne sommes pas d’accord avec la proposition du chef de l’Etat de mettre en place un exécutif tricéphale, avec un président, un vice-président, un Premier ministre, a déclaré le chef de l’opposition, également contre la nature des rapports entre le législatif et l’exécutif prévus dans le projet.
En somme, le texte proposé par le chef de l’Etat ne satisfait pas pour l’instant l’opposition, selon N’Guessan qui a invité à la prise en considération des observations de l’opposition, au risque d’adopter une Constitution qui ne soit pas le résultat d’un consensus et qui pourrait être rejeté.
Le chef de l’Etat a été appelé à «reconsidérer son projet» de révision de la Constitution en vue de le «repositionner dans le cadre d’une démarche démocratique et transparente», a conclu N’Guessan.
Les consultations devraient se poursuivre ces jours, avec d’autres forces de la société, toujours dans l’objectif de recueillir les «contributions». Un comité d’experts a été mis en place fin mai par le président, chargé de faire «des propositions dans un délai d’un mois».
Selon le chronogramme proposé par Ouattara, le référendum constitutionnel est prévu en septembre-octobre 2016, avant les législatives, qui se tiendront en novembre-décembre. La rédaction d’une nouvelle Constitution était l’une des promesses de campagne du chef de l’Etat.